SOMMAIRE
numéro 7 gravures originales : Hugues Pissarro et
M-F. Lavaur
poèmes: Raoul Bécousse, Suzanne Bornat, Alain Brouquier, Pierre Gabriel, Jean Chatard, Michel Gabet, Colette.Girard, Pierre Goujon, Gil Jouanard, Jean Laroche, M-F Lavaur, Alain Lebeau, Henri Le Viennois, G.Malouvier,
Hugues Pissarro, Claude Serreau, Claude Vaillant
« primes traces » : Oclyne Le Teck et Hugues Raymond un peintre nantais: Geneviève Couteau
poésie et tradition : Pierre Autize et Marcelle Gérard
proses :
Jean Laroche, M-F. Lavaur, Norbert Lelubre
supplément "tumulte" : J.Ramos, M-F. Lavaur, A. Nardon, A.Brouquier, J-P. Flament, D.Caras, Y. Keymeulen, D. Cornez, Y.Vandycke
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En floraison de lune aux serres du soir
mes reniements rentrent
pressés d'ombres aux broussailles mouillées.
Ils passent vite comme des faisans roux
en saccade de frayeur.
Des nuages.
Et mas faisans s'enfouissent dans le
silence de froid et d'orfèvrerie
au petit bois de ma mémoire.
La terre est rousse aussi
en humus, là où ma joie repousse. Hugues Pissarro
en floraison de lune |
Temps des tristesses couronnées
du soleil dans les murs
des saisons ouvertes comme des cœurs
et des rires à fleur de peau
des r ê ves des reflets dans l'eau douce.
Grave le vélin d'une orange
beauté du jour malade
Allume la veilleuse d'une chrysalide
dans l' écorce transparente des heures
Son attente crée la lumière
Et dis-toi que le moment viendra
où tous les monstres en liberté
éclabousseront hilares cette page
tes arbres d'un si grand hiver
s' étonneront de leur solitude
Tu marches à marée basse
sur les coquilles éclatées du feu
et c'est toujours le temps de l a plus belle
dont le buste souriant tourne chamarré de fumées
dès l'aube sur le manège miroitant du fleuve. Jean Laroche
à Renée Leclerc |
Puiser aux sources
fatiguées de la mémoire
ne suffit plus à ma frayeur
car il faut je le sais naviguer en cachette
sur une mer toujours parjure et toujours éblouie
Sortir!
sortir de cette aube blessée
qui m'a fait prisonnier
au premier cr de ma naissance
Hisser ma voix
sur ce rocher de feu marqué au fer
Ah lassitude
lassitude
J'ai pris à chaque vent
ce qu'il faut d'horizon
pour orienter
ma vie
j'ai mis sur chaque été
l'élan des chevelures
et l'odeur du lichen
Que faire maintenant dans ce monde rouillé
Jean Chatard
monde rouillé
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Par quel silence
Ai-je jamais renversé l'Aubrac
et ses troupeaux qui paissent
A la montée des crêtes
Par quel chemin empierré d'orage
Irai-je à la rencontre de ces pâturages
Ignorés des pas pressés de l'homme
Vers quel buron mènerai-je transhumer
Tous ces regards en rond
Qui portent sur leur dos à longueur
D'année sans saison
Des halos de néant
Pâles comme des matins
Descendus dans nos quartiers sans lune
Aubrac où la terre emprunte les pieds nus
J'irai rejoindre les hommes
Dans les brassées de gentiane
Alain Lebeau
par quel silence... |