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manuscrit de Luc Bérimont poèmes de : Max Alhau, Lucienne Anger Laroche, Pierre Autize, chroniques de Michel-François Lavaur
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LUC BERIMONT ou la fraternité de la nature A la poésie-méditation Luc Bérimont oppose la poésie-jaillissement. Dans la tradition de Rimbaud, Apollinaire et Eluard, il n'organise pas son poème autour d'une pensée plus ou moins révélatrice d'intentions rationnelles : le gnomisme de Char est aussi éloigné de sa manière que les projets mythiques de Saint-John Perse. Egalement opposé à un certain courant actuel qui tend à réduire l'acte poétique à un exercice de langage, il n'en témoigne pas moins d'une profonde ferveur pour les mots à partir desquels, bien souvent, se devine le point de départ de l'inspiration : mots concrets exclusivement et désignant presque toujours des éléments naturels ou des objets quotidiens. Il est vrai que la nature forme le soubassement de son lyrisme, une nature sans masque, mouvante, changeante mais éternelle et c'est toujours en ses instants les plus vivants en même temps que les plus fugaces qu'il la saisit : le frémissement d'une branche, la chute d'un fruit, le d éboulé d'un lièvre surpris dans son g îte... Mais il ne s'agit pas pour Bérimont de simples notations nouées à des états d'âmes passagers, ni, mettant à profit ses dons exceptionnels d'imagier, de s'abandonner à l'ivresse du tapissier de haute lice. La pure élégie aussi bien que l'art pour l'art, quoiqu'il y puisse paraître parfois, n'abordent jamais à cette poésie. Luc Bérimont, dussé-je me contredire, en appelle à la nature comme à un objet de méditation. Dans sa multiplicité, il ne cesse d'y découvrir des thèmes de réflexions sur le temps, la mort, la vie, l'amour et cela non peint d'un regard extérieur mais par une profonde communion avec les êtres et les choses, née du sens le plus vif de la fraternité universelle. On a souvent dit de la poésie de Bérimont qu'elle était juteuse et pleine de sève. Sachons l'aimer aussi pour son immense pouvoir de conjurer les dépravations dont nous menacent les exigences de ce temps. |
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Ruisseaux, ruisseaux, coulez en elle Luc BERIMONT |
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