J'avais affaire à Nantes un jour de manifestation . J' avais garé ma voiture dans un quartier où je ne vais jamais, d'ordinaire. En repartant,
à pied, pour pouvoir retrouver la rue je lève le nez : "impasse du progrès". C'était, pour corser la chose, le jour du grand rassemblement pour l'Ecole Privée. Progrès ? Impasse ?
(Notre fils m'a offert la photo de cette plaque dont je souhaitais orner la couverture de ce n° Humour.
Au clichage, cela s'est révèle trop sombre. J'ai dû faire ce dessin pour pouvoir le reproduire.)
Nous sommes quelques uns, il me semble, à nous poser cette question : Impasse, le progès qu'on prêche -informatique et laser, navette spatiale et sous-marin atomique- Les vieux lycéens que nous sommes n'ont pu oublier le pendant de cette (involontairement) humoristique annonce : "Science sans conscience n'est que ruine de l'âme."
Car il ne s'agit pas de déplorer la fin du temps des quenouilles. Le laser, ces jours-ci, l'ostéopathe et l' acupuncteur qui trient mos douleurs lombaires l'ont employé. L'informatique n'est pas sans intervenir dans les commandes de fin d'année que je viens de passer pour l'école où j'exerce, l'école (laïque) du Pallet où j'enseigne depuis un quart de siècle.
Impasse, le progrès ?
Restons-en à ce travers qui m'est familier : une particulière attention aux rencontres du hasard entre les mots, sur les enseignes,
les panneaux, et autres incongruités qui font la joie des fidèles lecteurs du Canard Enchaîné.
Cela pourrait faire un n° spécial avec toutes ces trouvailles non préméditées, comme cette flamme du bureau où fut posté un accusé
de dépôt légal à la Bibliothèque Nationale, adressée au directeur de TRACES : "Chiens de toutes races, ne laissez vos traces, que dans
le ruisseau."