L' écureuil agile
mime d'un saut l'ange
dans les oliviers
et plein de malice
en ses jeux sylvestres
jette sur les gens
aux chapeaux urbains
des boules de gui,
des glands, des olives.
Il va sur la rive
laper dans l'eau claire
parmi les narcisses.
Quand les flamants dînent,
le canard au bain
y avale –et rit-
tout ce que l'eau rend.
I l ne crie pas comme
l'oie du Périgord
quand 1’angora bêle.
Son cousin germain
a perdu l'ouïe
mais tout ravi vient
rêver sur sa pierre
avec la prudence
du caméléon.
Le vieux sacristain
parfois le paterne
d'oeufs et clémentines.
On voit la colombe
oiselle angélique
sur un banal banc
lui dire à l'aurore
la bonne aventure.
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Ses copains l' élisent
(et il en vint cent,
des cents et des mille !)
roi des bois, des fleurs,
où la rose allie
sa corolle blanche
à la marguerite.
On lui voue muguet,
jonquille et pervenche,
pensées et violettes
couronné d'iris
ou de capucines.
Colliers tout en riz
et d'autres qu'en thym!
Que l'eau bonne y fasse
la paix dans son âme !
Quand sonne la diane
il ouvre ses cils
et de haut reluque
l'aube bienvenue.
Un grand gars étend
jupes de starlette
et robes de reine
couleur thé au fil.
Sifflant : do ré mi
- chanson inédite
et un peu benoite -
pour être à la mode
ou car ça le gène,
le gaillard placide
d'un geste parfait
tond sa barbe à ras. Au zoo fidèle
l'écureuil prospère. |
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Dans la course on a
tout un alphabet.
Les gens voient passer
des trucs démodés
longtemps devant eux.
Quel défilé ! Bref:
des teuf-teuf âgés.
Parfois un pneu lâche
mais il y a pis.
Panne de bougies:
dans un grand fracas
on emboutit l'aile !
D'autres sans problème
élégamment freinent
évitant l'auto
qui a dérapé :
on n'a plus d'accu !
Un bolide vert
à pleine vitesse
n'a pu éviter
le mur du talus :
radiateur crevé !
Chacun double V
du colosse Alix
gars des pays grecs
poussé par ses aides !
(2. XI. 98)
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