C’est dans ce contexte que naissent les soirées « Feu vert » : une fois par mois à Nantes, à 20h30, dans des endroits qui changent selon les disponibilités…se réunissent des passionnés de poésie, de musique, d’expressions culturelles variées.
La première partie est assurée par un poète ou un artiste proposé par l’équipe de Traces, la seconde partie est libre : on vient y lire ses textes, chanter, jouer du théâtre et de la musique – des projections de films ou d’images étoffent la mise en scène.
Des séances « Feu vert » à Nantes, mais aussi délocalisées : avec Le Puits de l’ermite à Paris - rencontre de Jean Chatard, Robert Momeux, Michel Héroult… Mais aussi à la Roche-sur-Yon sur l’invitation de Louis Dubost…
Tant de soirées riches de contenus et de personnalités : sur Robert Tatin, préparée par Alain Barré, sur la poésie à l’école…et bien d’autres.
« Feu vert » a duré une vingtaine d’années. Toujours, chez Michel, cette personnalité conviviale, ce souci de rencontres, de sympathies, de communication, pour que la poésie voyage des uns aux autres.
Au bout d’un moment, le bruit des consommations couvrant décidément trop les manifestations artistiques, on se déplaça à l’auditorium du château des Ducs de Nantes, avec une subvention allouée par la ville de Nantes.
Aux alentours de 1964 commencent les Journées poétiques de Clisson, avec Jacques Souchu, dans la chapelle des Pénitents, un lieu magique où des montages audio-visuels, des pièces, avec les jeunes du centre culturel, se succèdent : « La farce de Maître Pathelin », « Le dict de mai »… Un soir, Norbert Lelubre vient avec 40 accordéonistes…
Mais le succès de ces rencontres oblige à les suspendre : la chapelle ne répond pas aux normes de sécurité en vigueur.
Le talent de Michel fut aussi de donner aux auteurs les moyens de toucher le public : éditer, exposer, animer, rencontrer…Curieux extrêmes, d’un côté le solitaire au dernier étage de sa maison qui « alchimise » des mots, de l’autre le communicant qui organise des échanges de mots…Curieux extrêmes ou vrai équilibre entre l’œuvre, l’artiste et le monde.