"Très belle et dense, parfois sous forme d'haïku, l'oeuvre poétique de Michel-François Lavaur est peuplée d'une multitude d'animaux parmi lesquels les oiseaux tiennent peut-être une place d'honneur : moineau, rossignol, corneille, bouvreuil, coq, hibou et tous les autres si bien dits et même dessinés puisque le poète est aussi artiste.
Les animaux peuplent sa poésie comme ils peuplent les contes de son enfance."


Laurent Bourdelas, Du pays et de l'exil, un abécédaire de la littérature en Limousin,
Limoges : Les Ardents éditeurs, 2008

 
 



Do ré mi fa sol
la cigale a bon dos
dit le rossignol.

L'envol du héron
au ras de la roselière
si lent mais si libre.

Il ne sait pas lire
la musique. Il ignore
qu'il est l'oiseau-lyre

















La nuit l'effraie
il ne sait plus
par quel hibou la prendre


Gelé sous la neige
le marais. Les grues y dansent
fées blanches et noires.

 
 


"Croix, crois" ! aux catholiques.
"Demain aux latinistes".
Que dit-il en corbeau !

 
Vif et coloré
autant qu'un arc-en-ciel double
l'essor du phénix.


Bip.Bip.Bip ! Le merle,
vigile au seuil de la nuit
appelle aux abris !

 


Sous les pluies s'affairent
mon voisin le rouge-gorge.
Il rouille à vue d'oeil
 
 
 


Leda aimait un cygne.
Mais pour l'oeuf des jumeaux
est-ce que Zeus l'aida ?


On nait comme on nait
queue de paon ou queue de pie
nos vies ont leur sens


Bon bec, l'oeil clair, elle
va vers vous à tire-d'aile
notre dame oiselle

 
 

 


Ce n'est pour nous
bel oiseau que tu danses
mais tu nous enchantes


"Combien j'ai d'oiseaux ?
-Un, deux, trois, quatre, cinq, cigognes!"
dit l'enfant espiègle.

 


Vieux pylône et pivert
percusionniste
mi tam-tam mi morse

  

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