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Sommaire numéro 81
Hiver 1986
Lavaur : Les ouches du pont


dessin de Claudine Goux

p. 2 : Dagadès
p. 3 : Jean-François Dubois
p. 4 : Odile Caradec
p. 5 : Gilles Lades
p. 6 : Claude Serreau
p. 7 : Amédée Guillemot
p. 8 : Alain Lebeau
p. 9 à 32 : dessins d'Alain Pauzié

L A V A U R, les ouches du pont

p. 33 : Marie Massiot
p. 34 : Jean Garçon, Alain Ferrey
p. 35 : Thierry Bouffechoux
p. 36 : Victor Etcheverry
p. 37/40 : Notes

supplément
p. 1 à 40: petit panorama poétique MINI ANTHO


"Petit panorama poétique" MINI ANTHO 3 . Successivement de la page 2 à 39 : Josette Barny,
M. Pierre, Ph. Landreau, B.Sage, Kraus, R. Bécousse,
J. Veyret, E. Tremellat, J. Bensimon, J. Laroche,
Cl. Serreau, F. Uglo, G. Truilhé, M. Valprémy,
D-L.Colaux, P. Rouesné, Ch. Pechanatz, H. Lesage,
G. Adorni, P. Braiteau, Simonomis, J.-L. Pouliquen
J.-P. Gandebeuf, B. Sage, M.-C. Garcia, P. Lannes,
F. Frieh, 0. Crespin, B. Picavet, E. Picard; C.Laurant; A. Ferey;J-L. Peurot; C. Haquest, J. Garçon,
E. Desquins, G. Baudry.
Pages 1 et 40: sommaire et notules, échos.
Tapé,tiré, broché,... par MFL F 44 Le Pallet.


Extraits du numéro 81
Extrait de
Les ouches du pont de Michel-François Lavaur
Je le prends je le palpe
Je savoure son galbe
et cette plénitude
ovoïde m'enchante.
Par la peau je l'écoute
me raconter la mer
et même quand il reste
au fond du tiroir sombre
il diffuse son calme
au plus secret de moi
là où je fais retraite
pour regarder en face
cet autre qui me hante
et me dénude l'âme.

Je suis poids je suis pierre.
Parole du silence.
Non plaisir solitaire
mais lente appartenance
au monde où je retourne
celui de la matière
plus forte que le peuple
d'envies et d'espérances
que je porte pour vous
qui m'êtes chers et proches
et tous ces inconnus
à naître aux antipodes
pour qui je veille encore.

Le galet

Le bouleau se souvient
contre qui je m'adosse
de mes paumes sur lui
quand je le mis en terre.

Il sait que j'ai planté
cette boulaie pour faire
oratoire païen
comme une cathédrale
de feuilles et de fûts
où je vais écouter

les aveux des bourgeons
et humer leurs paroles.

Il m'attend me devine
sûr que je l'ai choisi
et notre accord tacite
est ignoré de tous
sauf de toi qui me lis.

Je m'assieds à son pied.
Je le sens dans mon dos
vibrer sereinement
de toutes ses membrures
dernier mât tutélaire
sous un vent de menaces.

 

Sa force passe en moi
au travers de l'écorce
tel un fluide magique
que je saurais capter
et notre vieille entente
me porte vers l'audace
quand je dépérissais.

Comme une barque longue
à contre-flot remonte
le cours de la Dordogne
par cette feuille oblongue
de châtaignier je songe
et m'abreuve à mes sources.

C'est au cœur d'un triangle
Limousin Causse Auvergne
entre neige et cigale
et les voix des rigoles
y parlent une langue
qui vient du fond des âges.

Sur cette feuille verte
lentement je navigue
à rebrousse-mémoire.
Occitanie je fugue
vers toi depuis Sanguèze
qui rime avec l'enfance
dans lés bois de Corrèze
mais n'est qu'exil en France.

Le bouleau


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